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Question 7 Coûts de dépollution

Photo du rédacteur: Collectif ORBIACollectif ORBIA

Dernière mise à jour : 27 nov. 2024



La team du Collectif ORBIA vous propose de répondre à une septième question posée lors du ciné débat du samedi 22 juin au cinéma de Dourdan. 

 

Question 7 : Pouvez-vous nous aider à voir clair au niveau des coûts de dépollution du site Gerber engagés par le passé ou envisagés par les services de l'État (sans intention de poursuivre) ? Certains parlent en francs, d’autres en euros, de quand datent les estimations ?

 

 

Coûts des travaux à ce jour engagés par les services de l'État.

 

Période des années de 1970 à 1991 : Coûts non connus.

 

Sur cette longue période, l’Etat par décisions et par arrêtés préfectoraux* va tenter d’encadrer cet industriel conscient de ses errances en prononçant des suspensions provisoires de l’activité en 1967, entre 1972 et 1975 puis en 1977 puis va mettre en évidence la pollution hors site en particulier pour les captages d’eau potable de Sermaise et de Saint-Chéron (1983) et sur le site lors du diagnostic environnemental de 1984 et de fouilles en 1987. Il est souhaitable de préciser que, selon nous, si la préfecture prend des arrêtés à priori judicieux, elle ne s’assure pas de leur bonne mise en œuvre sur le terrain par l’industriel lui laissant ainsi toute liberté à des agissements irresponsables.

 

Nous n’avons pas les coûts engagés sur cette période.

 

*Arrêtés de prescriptions (1981 et 1984) : limitation du nombre de fûts entreposés, enlèvement de déchets - Arrêté de mise en demeure (1989) : étude et travaux de décontamination du site - Arrêté de consignation de somme (1990).

 

 

Période de 1992 à 2002 : 13 millions d’euros.

 

Face à la pression des riverains, des associations environnementales et au déferlement médiatique sur la pollution Gerber, plusieurs politiques vont au tout début des années 90 s’emparer du sujet pour le porter au sommet de l’état en particulier Monsieur Yves Tavernier alors député maire de Dourdan qui obtiendra le soutien de Ségolène Royal alors ministre de l’Environnement.

 

L’état s’engage alors dans la dépollution du site et prend 11 arrêtés préfectoraux pour la piloter. Tout le monde, élus locaux et nationaux, riverains et médias croient en la sortie prochaine du tunnel, en la dépollution totale du site. En fait, il n'en sera rien. L’inexpérience à l’époque sur les moyens à mettre en œuvre, une erreur monumentale dans l’évaluation de l’ampleur des zones polluées vont finalement conduire à une dépollution très partielle que nous estimons à 1/4 de la surface et à 1/10 du volume des terres polluées.

 

Depuis 1992 l’ADEME est intervenue pour un coût de 13 millions d’euros :

 

  • PHASE 1 : excavations, dépollution et démantèlement des installations. Tranche 1 (1992-1993) Somme engagée : 4 529 000 € TTC - Excavation de 3 686 fûts enfouis et leur élimination dans un centre autorisé - Extraction et stockage de 7 800 m3 de terres polluées - Dérivation du bras de l’Orge.

  • PHASE 1 : excavations, dépollution et démantèlement des installations. Tranche 2 (1993-1994) Somme engagée : 882 000 € TTC - Evacuation et traitement de 1 650 tonnes de déchets en surface - Traitement de 2 408 fûts - Démantèlement des installations industrielles (bâtiments et cuves).

  • PHASE 1 : excavations, dépollution et démantèlement des installations. Tranche 3 (1996-1999) Somme engagée : 5 903 000 € TTC - Traitement des terres polluées sur site (10 650 tonnes) et dans un centre autorisé (5 850 tonnes) - Investigations complémentaires : prospection géophysique, fouilles, sondages, piézomètres, - Evaluation des risques sanitaires - Étude des scénarios de réhabilitation du site.

  • PHASE 2 : investigations complémentaires et études. Somme engagée : 1 780 000 € TTC -. Poursuite démantèlement des installations (1999-2000), investigations complémentaires et études (1999-2002), maintenance du site.

 

 

Période de 2002 à nos jours : un demi-million d’euros.

 

Depuis 2002 l’ADEME est intervenue pour un coût d’un demi-million d’euros :

 

  • PHASE 3 : surveillance des milieux :  Somme engagée : 487 400 € TTC

 

 

Coûts envisagés pour la dépollution totale du site : de 40 à 100 millions d’euros.

 

Finalement les investigations menées après la première dépollution révèlent qu’il reste sur le site 2 150 fûts enterrés (± 20 à 25%), 34 700 m3 (± 30%) de terres « très polluées » et 31 000 m3 de terres « peu polluées ». Pour donner une échelle 65 700 m3 représentent environ 100 000 tonnes de terre plus ou moins polluées.

Plusieurs scénarii sont envisagés (extraits CSS du 12 mars 2019) :

 

  • Couverture étanche et terre végétale sur toute la surface du terrain avec des coûts d’installation de 250 000 à 350 000 € et des coûts d’installation de la couverture étanche en surface de 600 000 € avec en plus une maintenance de 150 000 €/an.

  • Excavation seule des fûts : 3 600 000 €

  • Excavation des fûts et des terres très Polluées :  40 000 000 €

  • Excavation des fûts, Terres Très Polluées et Terres Peu polluées :  43 600 000 €

 



A noter que ces estimations des années 2000 annoncées par l’ADEME ne sont étayées sur la base d’aucuns documents portés à notre connaissance.

 

Lors de la CSS du 12 décembre 2022 l’ADEME annonce d’autres coûts pour l’excavation des fûts et des terres très polluées entre 13 et 33 000 000 € (HT) hors surcoût lié au traitement des PCB… bien difficile de s’y retrouver.

 

Seule la version à 43 600 000 € semble être considérée comme pouvant être efficace avec des difficultés techniques, une capacité d’acceptation des centres de traitement agréés limitée, des aménagements à prévoir liés à l’intensification du trafic routier et une gêne pour les riverains.

 

Monsieur Sinagoga, sous-préfet d’Etampes, lors d’une CSS a actualisé le coût de la dépollution en valeur actuelle à 100 000 000 €.

 

 

Notre attente : Une étude actualisée des coûts de dépollution du site avec des techniques modernes d’intervention.

 

Inutile de refaire l’histoire en permanence, même si le suivi et le pilotage de l’industriel, du site et de la dépollution ont conduit finalement à ce fiasco, à 13 millions et demi d’euros dépensés pour une dépollution pour le moins très partielle, pour aucun résultat tangible, en fait pour rien. 

 

Pour mieux comprendre l’historique de ce site, Monsieur Sinagoga, sous-préfet d’Etampes s’est engagé à faire faire une étude complète par l’ADEME exposant en détail la chronologie des faits et à mener les éventuelles investigations complémentaires qui se révèleraient nécessaires.

 

Plus largement nous demandons que tout soit remis à plat, en partant de la relocalisation des parcelles polluées ou non, d’une nouvelle cartographie des niveaux de pollution puis d’une consultation des meilleurs spécialistes pour redéfinir les coûts de dépollution du site avec des techniques modernes / actuelles d’intervention.

 

On ne constate depuis 50 ans aucune biodégradation et depuis 20 ans aucune atténuation de la pollution dans les deux nappes phréatiques.

 

Nous vous invitons à venir à la prochaine diffusion du documentaire au cinéma le Parterre de Dourdan le 28 septembre à 14 heures afin de parfaire votre connaissance du sujet.


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