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Question 9 Quels sont tous les sites pollués de la commune ?

Photo du rédacteur: Collectif ORBIACollectif ORBIA

Dernière mise à jour : 16 déc. 2024


La team du Collectif ORBIA vous propose de répondre à une dixième question posée lors des ciné-débats des samedis 22 juin et 28 septembre au cinéma Le Parterre de Dourdan. 


Question 10 : Pouvez-vous nous indiquer tous les sites pollués sur Sermaise avérés ou présumés ? Pouvez-vous nous dire quelle est par site la nature des pollutions ?


PREAMBULE

Au-delà de la chape de plomb qui règne encore dans la commune sur ces sujets de pollution avec l’espoir qu’ils tombent définitivement aux oubliettes, notre approche est toute autre. Tous les habitants d’une commune ont le droit de connaître l’état de l’environnement dans lequel ils vivent et d’avoir toutes assurances sur l’absence de risque sanitaire. Nous sommes même en droit d’espérer des dépollutions et des renaturations. Nous allons vous présenter sommairement ce que nous savons de chaque site en les scindant en deux catégories, pollutions avérées et documentées et pollutions présumées sur la base de témoignages. 

 

POLLUTIONS AVÉRÉES ET DOCUMENTÉES


SITE GERBER (PRODUITS CHIMIQUES DU HUREPOIX)

Tout a été dit pour ce site très médiatisé depuis les années 70. La dépollution des années 90 a permis d’extraire 3 686 fûts et de traiter 10 650 tonnes de terres polluées laissées sur site sur une bâche à durée de vie limitée et sûrement dépassée. Cette dépollution est un fiasco car si on devait faire une synthèse, 4 à 5 hectares restent fortement impactés par 2 150 fûts toujours enterrés (± 20 à 25%) et le plus important 65700 m3 (100 000 tonnes environ) de terres polluées sur au moins trois mètres de profondeur. Les polluants aux noms scientifiques inconnus pour le plus grand nombre d’entre nous (COHV, BTEX, phtalates, PCB, HAP, composés phénoliques, métaux) sont quasiment tous CMR (cancérigène, mutagène et toxique pour la reproduction). Les deux nappes phréatiques sont gravement polluées sur un large périmètre (du centre-ville à La Rachée) et pour des centaines d’années. On peut ajouter que contrairement à certaines informations, toutes les installations n’ont pas été démantelées. Les services de l'État contrôlaient régulièrement l’absence de polluants dans l’air des maisons les plus proches et ont interdit aux particuliers l’utilisation des eaux souterraines pour leur usage personnel. Ils pensent ainsi assurer la maîtrise du risque sanitaire. A noter que la très belle cressonnière de la Rachée, rue Boileau a dû être abandonnée, non pas à cause de la qualité de l'eau d'alimentation des fossés qui venait d'une source située plus haut, mais à cause des risques de pollution par remontée des eaux souterraines.

Vous pouvez en savoir plus grâce au film réalisé par Hugo Bariller diffusé au cinéma de Dourdan ou en consultant le site de la sous-préfecture :


SITE EX ÉTABLISSEMENT DEBONO

Ce site à proximité du Moulin de la Rachée et à cheval sur Sermaise et Saint-Chéron est moins connu mais également pollué. La pollution date de manière certaine de la période DEBONO selon les services de la sous-préfecture.

Les établissements DEBONO ont exercé pendant plusieurs décennies une activité de fabrication de peintures sur ce site traversé par l'Orge. Aujourd'hui cette société n'existe plus, et le site se décompose en deux parties distinctes sur lesquelles on retrouve 2 sociétés industrielles :

  • Une première connue sous le nom de CMC KMG reprise depuis par ENTEGRIS et en cours d’acquisition par FUJIFILM (ex OM GROUP, ex SA Rockwood, ex Laporte Electronics). Elle a pour activité principale la fabrication et le stockage de produits chimiques électroniques pour l’industrie du semi-conducteur. Le site est classé SEVESO Seuil haut de par son activité mais là n’est pas notre propos. Nous avons visité le site qui semble tenu de manière irréprochable par cette société.

  • Une seconde SHERWIN WILLIAMS (Ex Vernis Jacquelin). Elle avait pour activité principale la fabrication de vernis. Cette société qui a arrêté son activité était également une installation classée pour la protection de l’environnement soumise à autorisation.

Ce qui est important de noter est que l’ensemble est géré dans la même commission de site. Il sera fondamental de cerner les obligations des propriétaires en matière de dépollution et leur solvabilité.

PARTIE CMC KMG

Suite à un audit du sous-sol dans les années 2000, il a été constaté une pollution des eaux souterraines. CMC KMG a excavé et traité les terres polluées mises en cause et a assuré un suivi de l’évolution des concentrations des polluants dans les eaux souterraines. Ainsi le parking, à l’entrée du site, a été entièrement dépollué. Malgré cela, il a été constaté de nouveaux pics de pollution par des produits chlorés. Les polluants relevés dans la nappe (Composés organohalogénés volatils (COHV), Benzènes, toluènes, éthylbenzènes et xylènes (BTEX)) sont des familles de produits comparables à celles rencontrées chez GERBER.

En novembre 2019, les analyses donnaient des valeurs beaucoup plus élevées que les précédentes sur les deux piézomètres. Les concentrations mesurées montraient un impact en COHV dans la nappe alluviale à l’Est du site et la présence d’hydrocarbures au droit de deux piézomètres.

Le suivi environnemental de décembre 2021 a mis en évidence à l’est du site, un impact en COHV et dans une moindre mesure en BTEX dans les eaux souterraines de la nappe alluviale, la présence de traces d’hydrocarbures et de COHV dans les eaux superficielles de l’Orge avec une légère augmentation des concentrations de l’amont vers l’aval du site avec un léger dépassement en Tétrachloroéthylène et un impact en hydrocarbures, BTEX et COHV dans l’air ambiant des bâtiments (B, U, G) et très marqué au droit du bâtiment T.

Compte tenu de tous ces éléments, les services de l’état recommandent ; le maintien de la surveillance des eaux souterraines sur site et hors site, la conduite d’investigations complémentaires sur la qualité de l’air dans les bâtiments et les gaz du sol, la réalisation du diagnostic complémentaire sur les sols, la délimitation de la pollution et la réalisation d’un plan de gestion des risques. Ils précisent que ces pollutions sont héritées du passé, l’essentiel étant de s’assurer de l’absence d’impact à l’extérieur du site et en termes de qualité des eaux souterraines.

Vous pouvez en savoir en consultant le site de la sous-préfecture :

PARTIE WILLIAMS FRANCE FINISHES

En théorie, cette partie du site devrait être gérée dans la CSS précitée. En réalité, il n'en est rien pour l’instant. La société SHERWIN-WILLIAMS FRANCE FINISHES SAS a été créée le 12 février 1991 et l’établissement a été fermé le 29 avril 2023. La dépollution resterait du ressort de cette société sachant qu’elle aurait réalisé des travaux de dépollution en 2020 sans que nous n’ayons plus de précision.

Lors de la CSS du 29 septembre 2023 nous avons fait part de notre interrogation sur le devenir de ce site, actuellement à l’abandon et proposé à la vente. Notre préoccupation première est d’éviter une deuxième friche industrielle orpheline et d’avoir des garanties sur les obligations du propriétaire en matière de dépollution.

La DRIEAT nous a répondu qu’Il n’y avait plus de produits chimiques sur place. Pour autant, l’exploitant n'avait pas encore déclaré de cessation d’activité. La DRIEAT lui a demandé de se positionner avant la fin de l’année 2023. Monsieur le sous-préfet nous indique que « la surveillance du site par les pouvoirs publics se poursuit. Ce terrain n'a pas vocation à tomber en déshérence. La chaîne de responsabilité est maîtrisée ».

CMC KMG (FUJIFILM) précise que, si nous décidons de reprendre le site, il est possible qu’un accord commercial soit conclu entre les deux parties pour désigner le responsable de la dépollution. 


DÉCHARGE DU MESNIL

Comme nous le confirmait Monsieur le sous- préfet, cette ancienne décharge partiellement nettoyée est connue des services de l’état. Il nous a précisé je le cite « Malheureusement, comme dans toutes les communes la gestion des déchets a été longtemps un sujet de préoccupation et de pratiques qu'aujourd'hui ni juridiquement ni socialement nous ne pourrions accepter. Très concrètement, le site de la décharge du Mesnil a fait l'objet d'investigation par les services de l'Etat et reste bien identifié. L'ADEME n'a pas à suivre ce site et comme ces sujets sont généralisés sur les territoires, le département et la région peuvent/pourraient intervenir. Mais il s'agit d'un sujet qui ne relève pas, en opportunité sur ce qu'il convient de faire ou pas, de l’Etat.». Monsieur le sous-préfet a joint à sa réponse le SIS (secteur d’information des sols de cette décharge du Mesnil) mis à jour le 30 juin 2020 et l’arrêté pris par la suite le 19 novembre 2020.

La description du SIS est édifiante : Des travaux de reconnaissance ont été effectués les 22 et 23 juin 2000 et ont mis en évidence des concentrations non négligeables d’hydrocarbures et surtout Polychlorobiphényles (PCB), ainsi que des traces de solvants chlorés dans les sols. Dans l’air du sol, des traces anormales de solvants chlorés ont été décelées, néanmoins les concentrations étaient faibles. Nous précisons la mention qui apparaissait sur l’ancien site Géorisques « Site nécessitant des investigations complémentaires ». Ces investigations semblent indispensables pour une évaluation de l’impact éventuel sur les sources et du risque sanitaire pour les populations habitant à proximité, surtout celles situées en dessous rue des Sources.


DÉCHARGE DE BLANCHEFACE

Cette ancienne décharge, en contrebas de Blancheface, partiellement ou totalement nettoyée et fermée dans les années 80 90 a son accès interdit par un cordon de terre d’environ 3 mètres de haut. Contrairement à celle du Mesnil, à notre connaissance elle n’a jamais été investiguée par les services de l'État. La municipalité a toujours prétendu qu’il s’agissait d’une simple décharge communale. Nous voulons bien le croire mais nous avons quelques doutes sur les produits qui y auraient été déversés. Dans un article du Parisien du 17 novembre 1991 (voir pièce jointe), un transporteur témoignait « Je connais bien cette décharge, j’y ai transporté des boîtes de peinture et des résidus de solvants Entre 1965 et 1970. On vidait tout ça grâce à une petite benne. » Le même article indiquait « Les services de l’environnement de la préfecture envisagent de mener une campagne d’analyses très complète ». Si ces investigations ont été menées, nous souhaiterions que les résultats soient portés à notre connaissance. Dans le cas contraire, des analyses semblent indispensables pour en avoir le cœur net, pour avoir une évaluation du risque sanitaire pour les populations habitant à proximité, surtout celles situées en dessous secteur de la Charpenterie.

  

DECHARGES EN ZONE HUMIDE

Des décharges en zone humide, à priori de matériaux inertes, sont connues de la municipalité. Monsieur le sous-préfet nous a indiqué que ce sujet est au pénal visant à obtenir la dépollution du site.


DÉCHARGES SAUVAGES

Nous sommes solidaires de la municipalité pour déplorer la multiplication des dépôts sauvages de gravats ou de matériaux divers souvent en bordure de route en plein bois. A chaque constatation nous ne manquons de faire un signalement et à titre individuel, modestement nous ramassons régulièrement les déchets laissés par incivilité dans nos rues. 


POLLUTIONS PRÉSUMÉES SUR LA BASE DE TÉMOIGNAGES

Nous n’allons pas plus avant développer ces pollutions présumées sur la base de témoignages sous couvert d’anonymat, nous allons simplement les lister : 

ENFOUISSEMENT OU DÉVERSEMENT PAR GERBER DANS UNE CLAIRIÈRE AU MILIEU DU BOIS SITUÉ AU DESSUS DE LA GARE (UN FÛT A ÉTÉ VISUALISÉ DANS UN RU EN CONTREBAS).

TERRAIN AU POURTOUR "DU CHEMIN DES BIDONS".

TERRAIN JOUXTANT LE SITE GERBER CÔTÉ CHARPENTERIE.  Ce terrain est classé en zone 1 « restriction d’accès » dans l’arrêté du 9 novembre 2007. Il a été très peu investigué et l’ADEME est évasive sur sa pollution ou non. Il aurait abrité une scierie. 

ENFOUISSEMENT DANS L’ANCIEN LIT DE L’ORGE ET SOUS LES BÂTIMENTS DE L’EX SITE DES ÉTABLISSEMENTS DEBONO. Une épaisse couche de peinture asséchée de 3 à 5 centimètres a été découverte sous le dallage du bâtiment qui a été démoli à l’entrée du site.

DES BONBONNES DE VERRE RINCÉES AYANT CONTENUES DE L’ACIDE EN CONTREBAS D’UNE RUE* AUPARAVANT CHEMIN VICINAL ET DANS LA DÉCHARGE DU MESNIL.

*Non citée par discrétion.

Tous ces témoignages, ressassés pour certains depuis 5 décennies, justifieraient que des investigations soient également menées (prélèvements voire carottages et analyses en laboratoire), pour tout simplement voir clair et nous le souhaitons, pouvoir rassurer.


Oui, ce village a les stigmates de pratiques passées inacceptables pour l’environnement. Nous souhaitons, pour tous les sujets abordés, que l’absence de risque sanitaire soit démontrée et que toutes les parcelles polluées soient référencées au PLU en tant que telles comme c’est déjà le cas pour celles du site Gerber.

 

En espérant que ce message saura répondre à vos interrogations sur ce point, nous vous souhaitons à toutes et à tous, une excellente journée.

 



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